
La maison rue de la Vieille église date de 1934. Elle est la seule à être restée debout au Petit Maroc après les bombardements
Le tribunal administratif de Nantes a donné raison aux propriétaires de la seule maison du quartier du Petit-Maroc à Saint-Nazaire ayant survécu aux bombardements de la Seconde guerre mondiale.
En mai 2016, ils s’étaient vus retoquer leur déclaration préalable de travaux à l’isolation extérieure de leur façade sud : la mairie redoutait que leur bardage fasse
disparaître les éléments architecturaux
comme des
surépaisseurs d’enduits,
et qu’il fasse
perdre à la corniche son caractère saillant.
Or, leur maison, qui date de 1934, est
un élément de patrimoine typique d’une époque,
soulignait la municipalité dans ses écritures.
« Sans intérêt architectural »
Reste que la fameuse corniche est
sans intérêt architectural particulier,
estiment ses propriétaires. Surtout, ces derniers n’entendent pas renoncer à leur isolation extérieure,
dont les bénéfices sont supérieurs à ceux d’une isolation intérieure. Le simple colmatage des fissures n’a pas les mêmes effets que la pose d’un bardage
Concernant la valeur patrimoniale de leur maison, le couple rappelait qu’elle se trouve
dans un quartier urbain en mutation
composé de
constructions variées et sans unité architecturale.
L’architecture « tout à fait ordinaire » de leur habitation n’a d’ailleurs
jamais été remarquée
par qui que ce soit, soulignaient les Nazairiens.
« La décision […] attaquée visait à préserver les éléments architecturaux que la maison des requérants est la seule à comporter dans ce secteur du Petit-Maroc »,
rappelle pour sa part le tribunal administratif de Nantes dans son jugement.
Erreur d’appréciation
La pose du bardage envisagée […] n’est pas de nature, par elle-même, à porter atteinte aux caractéristiques architecturales et patrimoniales du quartier, lequel accueille déjà plusieurs habitations dont la façade est recouverte d’un bardage,
font observer les juges nantais.
Le maire […] a entaché sa décision d’une erreur d’appréciation.
La ville de Saint-Nazaire devra verser en conséquence 150 € à ce couple de la rue de la Vieille-Eglise, qui s’était défendu sans avocat.