Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 18992

La Frappadingue jette l’éponge

$
0
0

La Frappadingue, l'année dernière, au pied du château de Dinan.  -
La Frappadingue, l'année dernière, au pied du château de Dinan. -

Ponts de singe, fosses emplies de boues, traversée de la Rance, sont quelques-unes des épreuves qui jalonnent la Frappadingue où les concurrents rivalisent dans des tenues les plus folles. Les 1.200 inscrits devront se rhabiller, l’événement n’aura pas lieu. Marc Devins, qui organise une douzaine de manifestations semblables en France, avec son association La Salicorne, annule tout.

La faute à qui ? Marc Devins pointe du doigt Bruno Ricard. Le maire de Lanvallay menaçait d’interdire les épreuves organisées sur sa commune, si le patron de la course extrême ne renonçait pas à sa Frappajeune, programmée le samedi, veille de l’événement. Bruno Ricard estime que « les maires ont fait l’effort d’accepter que la Frappadingue ait lieu le 25 juin, jour des Esclaffades de Saint-Hélen alors que nous voulons éviter des concurrences entre événements. Nous avons été mis devant le fait accompli en ce qui concerne la Frappajeune : or, elle ne devait pas avoir lieu ».

L’organisateur venu du Nord s’en offusque : « Où est le problème ? Cette épreuve, ouverte aux jeunes, ne réunissait que 80 inscrits. » Bruno Ricard rétorque que « l’annuler ne serait donc pas un manque à gagner ».

Triskell

L’autre obstacle de cette course d’obstacles, c’était le triskell géant, tracée par tonte dans le cadre de la manifestation ‘Nature en ville’, dans la prairie de Dinan, face à la Rance. Cette fois-ci, c’est René Degrenne, maire de Léhon, que Marc Devins désigne. Il aurait été dit à l’organisateur qu’il ne fallait pas toucher à cette œuvre de Land Art. Difficile, car une bonne partie de la prairie est classée en zone humide, donc l’espace est restreint pour creuser des fosses de boue.

Malvenu ?

Ces deux points ont donc suscité le ras-le-bol du créateur de la Frappadingue. L’an dernier, déjà, sa coupe semblait pleine : il menaçait de ne pas renouveler l’événement. D’une part, car il avait été contraint d’accepter de monter son événement le 1er week-end de juillet, en plein festival de Bobital. D’autre part – et c’est une critique qu’il réitère – il ne se sent pas bien accueilli dans la région dinannaise. « Au motif que c’est un événement privé et payant, on se débrouille tout seul. Les collectivités nous apportent juste les terrains et des barrières de sécurité. Désormais, je n’irai plus que là où je me sens le bienvenu. »

Des propos qui font bondir les trois maires concernés. Bruno Ricard souligne, par exemple, « le nombre d’heures que consacrent service de l’Etat, gendarmerie, pompiers, services techniques à cette manifestation et c’est normal, c’est un bel événement. Nous ne sommes pas obligés de mettre le tapis rouge partout, pour ce qui reste un vrai business ». D’ailleurs, le maire de Lanvallay comme celui de Dinan, assurent qu’il n’y aurait eu aucun problème à détruire le triskell pour en remonter un autre plus loin. « C’est facile d’annuler et de tout nous mettre sur le dos », estime Bruno Ricard.

René Degrenne, maire de Léhon s’étonne aussi de ce « revirement soudain : Lors d’une réunion, j’ai simplement posé la question du triskell et de la zone humide. Comme l’organisateur n’était pas là, je lui ai adressé un courriel pour m’assurer que ces sujets ne resteraient pas lettre morte. Mais mes interrogations n’étaient pas des blocages. Il est tout de même surprenant que l’annulation et ses arguments interviennent 11 jours après cette réunion. »

Pas rentable ?

Marc Devins assure qu’il ne prend pas cette décision pour raison économique : « Nous avons des courses extrêmes avec seulement 500 inscrits… » Cependant, 1.200 participants (peut-être 1.500 le jour j ?) c’est bien en dessous des ambitions de départ : la première année, en 2015, ils n’étaient ‘que’ 2.400 contre les 5.000 attendus. L’an dernier, à peine 2.000. Une organisation pareille, c’est 75.000€ d’investissements, selon Marc Devins. Mais il soutient que, comme l’an dernier, la Frappadingue dinannaise, peu rentable, aurait été compensée par ses plus grande sœurs.

Marc Devins, à droite, avec son équipe, lors de la préparation de l'édition 2016 à Dinan.
Marc Devins, à droite, avec son équipe, lors de la préparation de l'édition 2016 à Dinan.

« Il n’est pas très souple »

De son côté, le maire de Dinan, Didier Lechien, est « tombé des nues » quand il a appris l’annulation. « La Ville de Dinan l’a toujours bien accueilli. je regrette que cet événement ludique disparaisse mais il en existe bien d’autres sur le territoire. Quelqu’un organisera peut-être d’autres courses extrêmes chez nous à l’avenir ? Il faut bien admettre que Marc Devins n’est pas quelqu’un de très souple… »

Un Marc Devins qui annonce que sa décision est irrévocable, « malgré les frais de communication engagés, les engagements pris avec les associations, les arrhes versés au gite, la contribution que nous nous étions engagés avec l’école Diwan. Nous rembourserons les engagements des participants ».


Viewing all articles
Browse latest Browse all 18992

Latest Images

Trending Articles



Latest Images